lundi 18 avril 2011

Projet Himalaya - Part 3: Se rendre à Lukla

Texte par Wilkinson Freddie
Traduction: Mountain Hardwear France


Notre première tentative pour quitter Katmandou fut repoussée par les diverses averses de pluie et des vents violents. Après 5 heures d'attente dans le chaos du terminal de l'aéroport, pour prendre notre avions à destination de Lukla, tous les vols ce sont retrouvés définitivement annulés pour le reste de la journé
e. 

Le lendemain matin, sous une aube aube claire et calme, Rob, Jim et moi, nous avons pu embarquer dans notre bimoteur où nous avons discrètement prié en silence - le vol pourrait bien être la partie la plus dangereuse de notre voyage. Heureusement, la seule surprise a été les vues magnifiques sur les monts Gaurishankar et 
Melungtse, deux pics de plus de 7000 m. 
Quarante minutes après notre décollage, nous nous retrouvons 9000 m plus bas à Lukla, porte d'entrée vers le Khumbu.




5 ans auparavant - cette piste d'atterrissage était sculpté de vert pâturage - Lukla n'était pas encore un village (même selon les normes népalaises) et le même voyage nous aurait pris deux ou trois semaines de plus. Mais les temps changent, pour le meilleur et pour le pire et les montagnes comme la plus part des hommes grandissent et changent.

Nous sommes nombreux, à juste titre, à partager un sentiment de déception et d'abandon à la "commercialisation" d'un tel lieu sacré comme le Khumbu. Je repense souvent au fait que le développement international est une sorte de mélange, une collection d'effets positifs et négatifs, qu'il est impossible de résumer avec un simple "bon" ou "mauvais". Et indépendamment de ce que vous ressentez, de ce qui se passe autour de vous, si vous n'êtes pas capable de voir le monde comme il est, vous ne serrez pas, d'une manière ou d'une autre, en mesure de le changer.





Ce qui m'amène au pourquoi nous sommes ici, ce que cette expédition représente vraiment : En un mots, l'évolution.

Dans les chaînes de montagnes du monde entier, l'évolution de l'escalade suit un certain modèle…
Tout d'abord, les pics les plus hauts et les plus en vue sont dompté via des routes "classique", dans n'importe quel style jugé le plus pratique pour arriver au sommet. Avec le temps, des lignes de plus en plus raides et de plus en plus difficiles sont progressivement tentées avec un rythme de plus en plus élevé.

Le Khumbu n'est pas différent. Il a d'abord été reconnu par les célèbres alpinistes Eric Shipton et Charles Houston en 1950, l'année ou le Népal a ouvert des frontières aux étrangers. Ce sont les premiers grimpeurs a avoir tenté en 1953, les "Géants de la vallée" : le Mont Everest, suivi peu après par le Lhotse et le Cho Oyu.

Mais ensuite, les sommets ont commencé à devenir "trop petits" et les grimpeurs ont commencé à faire plus avec moins, ou ce sont attaqués a de nouveaux défis avec des équipes de plus en plus petites, dans un style plus souple et plus léger.

Arrive alors Ueli Steck… Formé dans les Alpes, Il a enchainé en 2004 (avec Stefan Siegrist) les 3 grands pics de sa vallée natale, l'Eider, Monch et Jungfau en seulement 25 heures. L'année suivante, dans une approche similaire, il réitère son exploit en Himalaya avec son expédition "Khumbu Express", en enchainant le Cholatse, le Tawoche et l'Ama Dablam, les trois pics qui entourent le massif de l'Everest.

Aujourd'hui, 61 ans après la visite des premiers grimpeurs dans la vallée de Khumbu, le lieu a lentement évolué. Bien entendu, je me sens un peu nostalgique d'avoir manqué "l'âge d'or" de l'escalade en Himalaya, mais ce voyage est également un bon rappel pour apprendre que l'escalade n'est pas forcément fait pour explorer nos limites physiques mais plutôt pour tester nos limites psychologiques et créatives.

Tant que nous grimpeurs, à la fois individuellement et collectivement, sortons des sentiers battus, il y aura toujours de nouveaux défis qui attendent la prochaine génération.

Voici un autre regard sur les coulisses du projet Himalaya :


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